Et si Confucius avait raison… De l’art de dessiner pour mieux comprendre et se comprendre
« Une image vaut mille mots » : cette citation attribuée à Confucius, nous l’avons tous entendu au moins une fois, pourtant nous sommes nous déjà arrêtés sur sa signification ? C’est pourtant là le constat sur lequel repose la facilitation visuelle, appelée aussi facilitation graphique. La quoi ? La facilitation graphique…
La facilitation graphique, c’est l’art de dessiner pour donner forme aux mots
La facilitation graphique, mot pour mot, c’est « rendre facile en utilisant l’écrit ». Par extension, c’est en fait rendre un message prononcé à l’oral plus facile à comprendre en utilisant l’écrit et le dessin. Dans les faits, il s’agit de dessiner en même temps qu’une intervention orale (prise de parole, intervention…) ou un atelier de travail en groupe.
Dans quels buts est-il utile de dessiner au cours d’un process de travail ?
A quoi sert de reproduire les échanges ou les travaux d’un groupe par l’image dessinée ?
Pour impacter l’auditoire. Outre le fait qu’il s’agit d’une pratique originale, ajoutons que nous sommes plus de 65% de la population à disposer d’une mémoire visuelle.
Pour faciliter la compréhension. Si je dis une fleur, à quoi pensez-vous ? Une fleur en pot ? Une fleur coupée ? Une fleur en terre ?… 1 mot, pour 3 idées différentes. Pour éviter de se méprendre sur une idée, rien de tel que d’éclairer tout le monde en matérialisant tout cela par le dessin. On parle d’une fleur, mais laquelle ? Et hop, de la clarté en plus !
Pour simplifier la complexité. Le facilitateur graphique est dans une posture de prise de recul et d’écoute périphérique. Il capte des messages, des informations et les analyser selon une grille de lecture externe au groupe ou à l’auditoire. Moralité : le facilitateur apporte un regard neuf et extérieur, et propose une façon nouvelle de voir les choses.
Pour faire des liens et reproduire « les cerveaux en marche ». Comment fonctionne notre cerveau en action ? Par slides successives, avec des idées énumérées à la queue leu leu ? Non ! Notre cerveau fonctionne par association d’idées, images, représentations, chiffres et mots. La facilitation visuelle reproduit le même schéma de construction et d’association d’idées, de façon systémique.
Pour faire appel à l’intelligence émotionnelle. Couleurs, flèches, éclats, tirets, zigouigouis, ronds, cœurs, pois, rayures…. Autant de petites choses qui viennent embellir et rendre attractif le plus monotone des messages. Le facilitateur graphique peut utiliser, outre l’image et les lettrages originaux, des couleurs plus ou moins fortes, des mises en valeur efficaces et jolies, des cadres, des panneaux, des affiches qui mettent en scène un message. Tout cela contribue à titiller notre cerveau droit, cerveau de la sensibilité, de l’émotion et de l’imagination.
Pour ancrer dans le réel et dans l’instant présent. Parce que le facilitateur intervient en même temps que le groupe vit un moment partagé (séance de travail, réflexion, brainstorming etc.), les présents ont participé et s’approprient la production dessinée. A la suite, elle sera associée à ce moment de réflexion et à cette énergie. En revoyant la production, chacun se remémorera certes l’atelier, mais surtout l’ambiance associée, l’énergie du moment, l’anecdote : « ah oui, j’me souviens, c’est le jour où…. ».
Finalement, ça s’utilise tout le temps, la facilitation visuelle ?
Vous l’aurez compris, la facilitation visuelle est utile à plus d’un titre, et elle accompagne tous les types d’interventions qui font intervenir un ou des interlocuteurs, avec un groupe (séminaire, prise de parole, tables rondes, ateliers de travail, groupe de travail, séquences collaborative, formations…).
Alors, on s’y met quand ???
Article rédigé et illustré par Fabienne Cottret, facilitatrice de la réflexion collaborative.
Pour en savoir plus sur les interventions de Fabienne, accédez à son site.