Vincent Mussard, spécialiste du coaching et de l’événementiel sportif en entreprise nous livre ses conseils.
Bien-être au travail et QVT sont tellement à la mode et saturent tant l’espace médiatique que le sujet finirait presque par lasser si on n’y prenait garde. Or il faut y prendre garde justement car les enjeux pour les salariés comme pour l’entreprise sont vitaux.
Les études qui montrent les impacts sur la performance d’une organisation comme sur l’épanouissement individuel d’une politique prenant en compte l’humain dans l’entreprise abondent. Rappelons-en brièvement quelques-uns pour l’entreprise : réduction des arrêts maladie, de l’absentéisme, amélioration de la productivité, rétention et attraction des talents, amélioration de la cohésion sociale…
Mais qu’on parle de Qualité de Vie, de Bien-Être, de Bonheur, etc. au travail, les acteurs sont de plus en plus nombreux et il devient difficile pour une entreprise de savoir à qui s’adresser pour progresser sur ce sujet (ces sujets en réalité, car le sujet est multiforme).
Déjà, qui doit coordonner ce thème en interne ? Le PDG, le DRH ? Faut-il mettre en place un Chief Happiness Officier ? Mais là aussi, son domaine de responsabilité peut énormément varier, que mettre dans cette fonction ?
Et lorsqu’on fait appel à des prestataires externes, qui choisir et comment les sélectionner ? Il y a tant d’experts qui offrent leurs services.
Posez-vous la question : « Quelles sont les raisons pour lesquelles l’entreprise entreprend cette démarche ? »
De la réponse sincère à cette question découleront assez simplement certaines premières orientations : s’il s’agit d’apparaître dans un classement ou d’améliorer l’image extérieure de son entreprise, les mesures à prendre ne seront pas forcément les mêmes que si l’objectif est de « libérer » l’entreprise pour la rendre plus agile et créative ou que si le but est d’améliorer la productivité. L’introspection doit juste être honnête.
Ces exemples d’objectifs ne sont d’ailleurs pas incompatibles : il n’est pas impossible que si vous commenciez à vous intéresser au bien-être des salariés sous un angle « humaniste », la performance économique s’améliore naturellement et que vous finissiez dans les classements des entreprises où il fait bon vivre. Mais il faut les hiérarchiser pour pouvoir établir un plan d’action.
Ensuite, comment mettre en place une démarche QVT « totale » ?
Pour couvrir tous les aspects du bien-être au travail, il faudrait faire appel à un panel d’intervenants assez large, en fonction de ses objectifs, de ses priorités, de son budget :
-pour commencer un premier consultant qui définisse avec vous des objectifs, qui réalise un diagnostic puis mette en place une feuille de route.
-pour un environnement épanouissant : des sociétés spécialisées dans l’aménagement d’espaces, des architectes voire des paysagistes…
-pour le bien-être physique et la cohésion : des coachs sportifs, des professeurs de yoga ou de méditation, des agences de team-building…
-pour l’efficacité opérationnelle, l’agilité, la transformation managériale, l’évolution de la culture : des coachs, des consultants en transformation, des spécialistes en design thinking…
-pour la mise en adéquation des aspirations individuelles avec les missions de l’entreprise, la recherche de sens, le partage de la vision : encore des coachs, d’autres consultants, des psychologues…
-sans oublier qu’il faudra mettre en place des outils de suivi et s’adresser à des fournisseurs de systèmes adaptés.
Si cette perspective et cette longue liste vous donnent mal à la tête, une solution simple peut consister à faire appel à une société qui fait partie d’un écosystème suffisamment étendu et qui pourra vous accompagner dans toutes les étapes de votre démarche grâce à la qualité de son réseau et de ses partenariats, en agissant comme un maître d’œuvre.
Avoir un plan qui synthétise sa vision est en tout cas un prérequis indispensable. Cela permettra, par exemple si on n’a pas le budget nécessaire pour tout lancer en même temps, de commencer par de petites choses mais en s’assurant qu’elles soient alignées avec la stratégie « bien-être » globale. Cela aidera aussi à faire un choix entre différentes prestations qui repose sur une réflexion aboutie et non sur une impulsion.
Les budgets n’étant jamais illimités, il vaut mieux notamment favoriser des interventions qui permettent de couvrir plusieurs besoins, en mêlant forme, fond et sens. Elles sauront ainsi dépasser la fugace sensation de bien-être que peuvent apporter certaines prestations favorisant uniquement l’instant et plutôt ancrer ce bien-être durablement. L’aspect « gamification » est important car il favorise le processus cognitif mais il doit être associé à un fond générateur de sens.
Deux exemples pertinents :
-un atelier artistique qui permette à la fois de développer la cohésion d’une équipe, de stimuler la créativité tout en améliorant la confiance en soi.
-un coaching sportif qui contribue à l’état de forme des participants mais agit également sur leur motivation et leur engagement dans l’entreprise en créant des liens durables entre eux.
En conclusion, une entreprise peut tout à fait commencer par de petits pas mais ce qui est de moins en moins imaginable pour les salariés, qui ne peuvent plus ignorer ce qui se fait ailleurs, c’est qu’elle laisse totalement passer le train du bien-être au travail. C’est devenu un enjeu sociétal comme économique.
Vincent Mussard est fondateur de Coach Me Happy.