L’artiste STOUL nous parle urban art, inspirations, projets fous.
Elle nous a fait l’honneur de répondre aux questions d’Art for Me pour notre plus grand bonheur :
STOUL, vous êtes diplômée de l’École Boulle spécialisée dans l’ameublement. Racontez-nous vos débuts d’artiste…
Dès l’enfance j’ai développé un goût pour les arts plastiques et graphiques. A l’adolescence, j’ai expérimenté le graffiti avec des bombes de peinture sur des murs en ville. Par la suite, j’ai fait des études d’art à l’Ecole Boulle afin de me professionnaliser dans la voie des arts visuels. Dès 2001, j’ai commencé à développer mon univers et à le présenter au public, en parallèle j’animais des ateliers et je produisais des événements pluri-disciplainaires pour mettre en avant le travail des artistes femmes. Au fil de temps les projets ont pris plus d’ampleur. Aujourd’hui mon travail est axé sur la ville, les habitants, l’éco-responsabilité et l’égalité des genres.
Quand avez-vous commencé à vous intéresser au street art ?
J’ai grandi à Paris, j’ai vu naître des pochoirs et des graffs dans mon quartier fin 80 et pendant les années 90 (je suis née en 1981), déjà à ce moment là cela me captivait, ça ne me jamais quitté.
Je vous ai vue dernièrement sur une nacelle… Vous aimez prendre des risques ! Vous n’avez pas le vertige ?
Si j’avais un souci de vertige, je ne le ferais pas. Mon cœur apprécie cette sensation d’être dans les airs. Je conduis moi-même la nacelle, ainsi j’ai la liberté de peindre sur des surfaces monumentales. Je mesure les risques avant toutes actions. Avec ce genre de projet il y a beaucoup de préparation et je suis très à l’aise avec cela.
Qu’est ce que vous aimez tout particulièrement dans cet art de rue ?
Il y a tellement de styles à l’intérieur de ce mouvement, je suis très bon public, j’aime autant les calligraphies des tags que les fresques monumentales. Ce qui est plaisant, c’est tout simplement voir de l’art s’inscrire dans le paysage, un des meilleurs endroits pour partager. En tant qu’artiste, j’aime œuvrer pour la ville et ses habitants, échanger, trouver du sens.
Vous avez un univers bien à vous, très graphique avec les personnages femmes chats, quelles sont vos sources d’inspirations ?
Les femmes chats viennent d’œuvres que je n’ai pas beaucoup montré, mon univers est perpétuellement en évolution, je me considère comme une chercheuse en quête d’un idéal. Depuis 2015 je tends vers l’abstraction via la géométrie, les lignes droites, qui me vient du dessin technique, de l’origami et de l’histoire de l’architecture en béton actuelle.
Il y a peu de femmes dans ce milieu, comment l’expliquez-vous ?
Il y a peu de femmes représentées sur le marché de l’art car les décisions de soutenir tel ou tel artiste sont inégales et bien souvent le travail des hommes prime sur celui des femmes, rien de nouveau. C’est comme cela depuis la nuit des temps dans tous les domaines. En réalité nous sommes beaucoup plus nombreuses que ce que l’on croit. L’art n’a pas de sexe, alors pourquoi ces inégalités, il ne s’agit pas que de renommée, cela a un impact financier pour les femmes qui ont plus de mal à vivre de leur art, donc à produire et à monter en qualité. Le cercle vertueux est d’en parler dès que possible et que ceux qui font le marché se penchent sérieusement sur la question, s’ils ne veulent pas se faire un jour rattraper par l’histoire.
Chez Art for Me, nous mettons en avant le « créer ensemble ». Cela vous inspire quoi ? Vous aimez travailler avec d’autres artistes, faire participer le public ?
Le participatif et les connexions humaines font très souvent partie du processus des projets que je mène, cela donne lieu à des œuvres collectives ou de collaboration. Le prétexte peut être un événement, un espace ou tout autre support. C’est à la fois de la transmission de savoir, de la recherche et de la découverte. L’union fait la force. C’est merveilleux d’œuvrer dans l’échange.
Quel est le projet dont vous êtes la plus fière ? On peut le voir où ?
J’avoue que j’ai la chance d’avoir réalisé plusieurs projets dont je suis assez fière, bien que je ne reste pas à contempler mes réalisations, je préfère être en action sur le projet suivant. Je conseille d’aller voir la tour du CISP Maurice Ravel dans le 12e à Paris, j’y ai peint l’œuvre « ORU TOTEM » sur 34 mètres de haut.
Dans vos rêves les plus fous, vous vous voyez faire quoi à l’avenir ?
Parcourir le monde avec mes bombes de peinture pour continuer à partager avec les villes et les habitants et ainsi explorer de nouvelles cultures qui enrichiront mon langage visuel.
Un grand merci STOUL, pour cet échange qui nous permet d’un peu mieux vous connaître.
Pour en savoir plus sur cette artiste de renom : http://www.stoul.com/
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